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Article: La seconde main ne préservera pas la planète!

La seconde main ne préservera pas la planète!

L'urgence climatique oblige chaque individu à modifier sa façon de consommer, notamment dans le domaine de la mode. L'impact environnemental de la fast fashion est en effet considérable. Le rapport de l'ADEME, Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, a publié un rapport sur le sujet intitulé "La mode sans dessus-dessous" et met en avant les chiffres suivants :
- 100 milliards de vêtements par an sont vendus dans le monde ;
- l'industrie textile est le 3ème secteur qui consomme le plus d'eau dans le monde ;
- 70% des vêtements sont produits en fibres synthétiques provenant du pétrole et ces microfibres de plastique relâchent 500 milles tonnes de plastique dans les océans chaque année.

De plus en plus de consommateurs soucieux de l'écologie s'informent et connaissent les conséquences désastreuses de la fast fashion sur l'environnement mais aussi au niveau humain, avec des conditions de travail déplorables et l'exploitation d'enfants. La solution paraît ainsi simple : ne plus acheter de vêtements neufs. Depuis quelques années, le marché de la seconde main connaît un plein essor. Ce marché de la fripe devrait même dépasser celui de la fast fashion d'ici 2028 d'après les chiffres avancés par cet article de linfodurable.fr.

Pourquoi y-a-t-il de plus en plus d'adeptes de la seconde-main ?

Les raisons de l'engouement pour les objets d'occasion peuvent être éthique mais aussi économique. En effet, à l'heure où le pouvoir d'achat de la plupart des ménages stagne, l'idée de pouvoir faire des économies séduit. Les consommateurs de produits de seconde main sont plutôt jeunes, entre 25 et 37 ans, et adeptes des achats en ligne selon l'étude du site américain Thred Up.

Les arguments des friperies et plateformes de vêtements d'occasion sont simples et efficaces. Cette démarche est à la fois écologique, économique et permet de rester à la mode grâce à des habits vintage ou des collections plus récentes. Acheter d'occasion c'est avant tout essayer de trouver un équilibre entre le mode de consommation occidental et l'urgence climatique actuelle. Nous avons l'impression de lutter ainsi contre la surconsommation et de préserver la planète tout en continuant d'acheter autant qu'avant. Les notions d'économie verte ou d'économie circulaire sont également mises en avant. En achetant des vêtements d'occasion, il est question de donner une seconde vie à ces habits.

Reconnaître un produit écologique, éthique et issu de la slow-fashion

Un produit ou un vêtement issu de la slow-fashion doit être fabriqué en respectant l'environnement, les animaux et les salariés intervenant dans la production. Les questions à se poser sont ainsi les suivantes :
- Quels sont les matériaux utiliser pour produire le vêtement que j'achète ?
- Où ont-été conçus les vêtements et dans quelles conditions ?
- Comment ont été rémunérés les travailleurs de la chaine de production ?

L'écologie vise un meilleur équilibre entre l'humain et son environnement naturel. Une matière ecoresponsable et éthique respecte ainsi au mieux la planète en réduisant au maximum son empreinte écologique. Pour cela, il est essentiel d'utiliser des ressources disponibles et durables contrairement aux fibres synthétiques issues du pétrole, une énergie fossile limitée. Parmi les matières ecoresponsables, on retrouve des fibres végétales (lyocell, coton, chanvre, noix de coco) et le plastique recyclé.

Un vêtement issu de la slow-fashion doit respecter les travailleurs et travailleuses intervenant sur la chaine de production. Cela implique de bonnes conditions de travail (respect du droit du travail) ainsi que des salaires équitables. La production est réalisée à un niveau local afin de réduire les transports et privilégier les circuits courts.

La seconde-main, des consommateurs toujours adepte de la surconsommation

Dans les chiffres mentionnés ci-dessus, il est intéressant de constater que le marché de la seconde main ne change pas vraiment les habitudes de consommation. La quantité de vêtements achetés par personne reste similaire et le principal intérêt reste économique et non écologique. Un marché qui intéresse à présent les grands groupes de l'industrie textile.

Selon cet article du journal Le Monde "CO2, eau, microplastique : la mode est l'une des industries les plus polluantes au monde", un européen achète plus de 12 kg de vêtements par an. Cette consommation a augmenté de 40% entre 1996 et 2012. Avec ses prix bas, le marché de la seconde main incite à acheter toujours plus. Bien plus que nous en avons réellement besoin et que nous utilisons. Les habitudes de surconsommation se perpétuent ainsi sur un nouveau marché, sans réel changement.

De plus, les vêtements disponibles en friperie ou sur les sites de seconde main sont pour la plupart issus de la fast fashion et conçus en fibres synthétiques. Les vêtements et les matières sont souvent de mauvaise qualité, ils ne sont donc que très peu portés avant d'être inutilisable. De plus, en lavant ces vêtements synthétiques d'occasion, les microparticules de plastique se retrouvent également dans les océans. Un danger pour l'écologie qui perdure même lorsque l'on achète de seconde main.

Malheureusement, les plateformes de seconde main incitent souvent à acheter et revendre les vêtements dès que le consommateur en a besoin. Ce principe fait partie des fondements de la surconsommation : acheter sans trop réfléchir car il sera toujours possible de revendre facilement. La slow-fashion ne s'inscrit pas dans cette philosophie mais s'engage pour une fabrication et une utilisation durable de vêtements de haute qualité. Ces produits sont éthiques, conçus en séries limitées, sans exploitation et à juste prix.

Dans une société où la loi de l'offre et la demande règne, la consommation des individus détermine la production. C'est le cas pour la fast fashion et les marques de luxe. Tant que la quantité de vêtements achetés, neufs ou d'occasion, continuera de croître, la production de l'industrie textile suivra cette tendance. Cette surconsommation et surproduction vont à l'encontre des principes de l'écologie. Les consommateurs ont ainsi le pouvoir de favoriser une production ecoresponsable, respectueuse des hommes et des animaux en modifiant radicalement leurs habitudes d'achat.

En outre, L'utilisation du marketing sur les sites d'occasion poursuit la logique consumériste de la fast-fashion. Les promotions, le renouvellement des collections en fonction des saisons, les achats en lot pour bénéficier de réductions, tout incite le consommateur a acheté plus que de raison. On retrouve ainsi des offres très similaires entre les boutiques de fast-fashion et les sites de seconde main. Les mêmes leviers marketing déclenchent des envies d'achat totalement déconnectés de nos besoins réels.

La slow-fashion, la véritable alternative durable

Pour conclure, l'achat de seconde main ne répond pas totalement aux problématiques environnementales et sociétales actuelles. En effet, les plateformes de seconde main proposent exclusivement des produits issus de la fast fashion et malheureusement il n'y a aucun changement dans nos habitudes de consommation. Si au contraire, ces plateformes proposaient des vêtements éthiques, écologiques et issus de la slow fashion cela permettrait de lutter effacement contre la surconsommation et préserver la planète. 

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